Chefs d’entreprise, à la suite de la crise sanitaire, quel avenir pour votre entreprise ?
Les pouvoirs publics ont fait de la sauvegarde de la trésorerie des entreprises une priorité afin de soutenir la reprise et éviter un marasme économique. Cette situation contextuelle nous invite à remettre au goût du jour cette notion de trésorerie qui est, sans conteste le nerf qui permettrait aux entreprises de gagner cette guerre…sanitaire.
Le 1er Février 2020 à Montpellier, Binass consulting avait organisé et animé un atelier dont la thématique était « Comment réussir l’année 2020 ? ».
Le but de cet atelier : donner aux chefs d’entreprise les clés opérationnelles permettant de mieux piloter leur entreprise afin de l’inscrire sur une voie pérenne de rentabilité.
L’objectif était double : permettre au dirigeant de réussir son projet d’entreprise d’une part, et lui donner des leviers afin de (re) trouver l’équilibre vie-privée vie-professionnelle sans laquelle il irait droit au mur, ceci grâce à la réalisation de ses projets personnels.
Pourquoi réussir son année est primordial pour un chef d’entreprise ?
Les raisons peuvent être nombreuses, car entre flatter son ego et rassurer ses partenaires grâce et avec une santé financière « confortable », le chef d’entreprise a toutes les raisons de faire de la réussite de son année un facteur de motivation.
D’ailleurs, la notion de réussite peut être différemment perçue selon les typologies d’entrepreneurs et les objectifs poursuivis.
Pour notre part, nous pensons que l’avenir entrepreneurial, si elle doit s’inscrire dans la durée, doit se matérialiser par l’atteinte de 2 objectifs : d’une part avoir une entreprise rentable pour la pérenniser, et permettre au chef d’entreprise de réaliser ses projets de vie d’autre part.
Les deux vont tellement ensemble que si l’un d’entre eux n’est pas atteint, c’est le moral du dirigeant qui peut être affaiblit. C’est ce qui sous-tend notre accompagnement, c’est-à-dire inscrire notre action dans le cadre de la réussite du projet entrepreneurial du dirigeant et de la réussite de son projet de vie. Pour nous, une entreprise doit donc permettre au dirigeant de réaliser son projet de vie. Julie ARTIS, chef d’entreprise et consultante CHO spécialisée dans le bonheur au travail, détaille les bienfaits de cet accompagnement « hybride » à la suite de sa participation à notre atelier.
Comment pérenniser son affaire ?
La pérennité d’une entreprise est une conséquence de la réalisation du projet d’entreprise. En s’appuyant sur des aspects intérieurs mais aussi extérieurs, le dirigeant doit être capable de piloter sa boîte en dégageant suffisamment de rentabilité, nécessaire pour lui permettre non seulement de couvrir l’ensemble de ses charges, mais aussi de réaliser ses projets personnels. Nous le constatons encore de manière plus spectaculaire pendant cette période de crise du Covid-19 : il y a des chefs d’entreprise qui abordent cette période avec beaucoup de sérénité, et d’autres qui subissent de plein fouet les effets néfastes d’un arrêt brutal de l’activité. Pour les premiers, il y a suffisamment de réserve de trésorerie pour vivre cette période (2, 3, jusqu’à 6 mois au moins d’avance de chiffre d’affaires et de trésorerie), et les autres dont la situation de trésorerie était déjà très tendue et dont le sauvetage ne serait pas possible sans les aides de l’état.
Mais alors, comment rendre son entreprise rentable ?
Conseil n°1 : Connaître sa rentabilité sur chaque affaire
L’entreprise doit gagner de l’argent, et le seul moyen d’y arriver est de conclure des affaires rentables. Grâce à la maîtrise de l’ensemble des charges, il est primordial pour le chef d’entreprise de connaître la rentabilité de chaque affaire. Notre principe du BSP (= le Bon Sens Pratique), veut que chaque facture paie les charges de l’entreprise. Cette politique doit être dans l’ADN du dirigeant!
Il peut de ce fait décider en toute connaissance de cause pourquoi tel ou tel chantier/affaire doit ou ne doit pas être pris(e).
Conseil n°2 : Anticiper pour éviter tout problème de trésorerie
La trésorerie de l’entreprise doit lui permettre de faire face à ses dépenses de court terme, mais aussi à ses engagements de moyen et long terme.
En effet comment financer ses achats si l’on n’a pas de trésorerie ? Bien que les délais de règlements des fournisseurs soient différés, il faut parfois faire face à des dépenses de fonctionnement et des imprévus. Même lorsqu’on a le sentiment de tout maîtriser, on n’est pas à l’abri d’un quelconque fait susceptible de venir altérer sa trésorerie. Le meilleur exemple que nous poussions évoquer ici est bien évidemment celui de la crise du Covid-19. Le pilotage de la trésorerie revêt un caractère primordial dans ce dessein, et c’est une prestation phare que nous proposons aux dirigeants.
Conseil n°3 : Avoir une visibilité en temps réel de son entreprise
Le chef d’entreprise est un pilote, il est donc amené à prendre des décisions stratégiques au quotidien, liées à l’avenir de son entreprise. Pour ce faire il a besoin d’avoir constamment et en permanence des informations fiables sur l’état de son entreprise. Certaines décisions requièrent la connaissance des indicateurs stratégiques. Cela peut être le niveau du chiffre d’affaires, la marge dégagée, le résultat à l’instant T, le coût de la main d’œuvre, la productivité du personnel, le climat social, etc.
Les décisions telles que l’achat de nouveaux matériels ou l’embauche d’un nouveau collaborateur par exemple nécessitent d’en connaître l’impact sur le résultat de fin d’exercice.
La méthode du pilotage d’entreprise que nous utilisons permet au chef d’entreprise d’avoir cette visibilité qui fait parfois défaut et qui permet de prendre des décisions tout en maîtrisant sa trajectoire de rentabilité. Grâce à l’analyse par le biais des outils et/ou des tableaux de bord qu’il doit mettre en place, le dirigeant doit disposer de vrais outils d’aide à la décision. Une aide précieuse qui permet au dirigent de savoir où il va avec son entreprise. Françoise CLEOSTRATE*, comptable de métier et accompagnant des chefs d’entreprise nous explique en quoi notre méthode et nos outils sont parfaitement adaptés et permettent aux dirigeants de TPE de retrouver de la rentabilité et de la sérénité.
Conseil n°4 : Faire appel à un conseil extérieur sur son activité et sur sa marge de progression
L’expérience ainsi que beaucoup d’enquêtes terrain montrent que les dirigeants de petites structures sont souvent seuls dans le cadre du pilotage de leur entreprise. La « tête dans le guidon », il leur est souvent difficile de prendre suffisamment de recul sur leur activité.
L’œil d’une personne extérieure permet de faire prendre conscience des forces de son entreprise, mais aussi des axes de progression sur lesquelles le dirigeant peut travailler afin de faire progresser ses ressources tant en interne qu’en externe, et donc son entreprise de façon plus globale.
Hatim JAïBI-RICCARDI est titulaire d’un doctorat universitaire en administration et gestion d’entreprise et chef d’entreprise. Après avoir participé à notre atelier du 1er février, il résume parfaitement notre vision de l’accompagnement et évoque l’importance pour un chef d’entreprise d’être accompagné dans son aventure entrepreneuriale afin de maximiser ses chances de réussite.
Conseil n°5 : Réaliser ses rêves
Nous l’avons évoqué plus haut, tout projet entrepreneurial devrait permettre au chef d’entreprise de réaliser ses projets professionnels. Comment en effet peut-on être chef d’entreprise et ne pas être en mesure de concrétiser ses projets personnels ? C’est ce que nous appelons le projet de vie. Beaucoup de chefs d’entreprise « subissent » plutôt leur entreprise et ne la gèrent pas. La conséquence est qu’ils travaillent souvent sans compter, sans parfois prendre de congés et sacrifiant leur vie familiale. Ceci n’est pas en phase avec notre philosophie : nous pensons et aidons le chef d’entreprise à « profiter » de sa vie privée en consacrant des moments de bonheur avec ses proches. Il en va de son équilibre personnel, psychique et physique. L’autre conséquence (positive et on ne s’en plaindra pas) de la crise du Covid-19 est qu’elle est venue remettre l’église au centre du village, la grande majorité des chefs d’entreprise sont contraints de passer ces moments de bonheur avec leurs proches bien que les libertés habituelles aient été sérieusement réduites. Une étude menée par l’organisme Desko et publiée en ligne par Batiactu.com le 27 mars, révèle que 70% de français sont en télétravail pendant la crise. Et si 74% de ces sondés avouent ne rien faire pour conserver le lien avec leurs collègues, on peut s’interroger si cela ne se fait pas au profit d’un renforcement des liens familiaux.
C’est pourquoi notre méthode met l’accent sur un accompagnement de proximité qui met l’humain au centre de toutes les décisions stratégiques et entrepreneuriales. Notre conviction est qu’aucune action de développement, dans le cadre d’un projet d’entreprise, ne peut se construire ni se réaliser sans les compétences et la valorisation de cette ressource fondamentale qu’est L’HUMAIN.
Conclusion :
Avec cette crise du Covid-19, la question de la réussite de l’année 2020 a donc le mérite d’être remise sur la table et appelle chaque chef d’entreprise à se poser les bonnes questions, surtout lorsqu’il s’agit d’une TPE. A l’heure où les mesures de soutien du gouvernement font le tour de la toile et occupent les conversations, devenues essentiellement numériques et à distance des entrepreneurs, il convient d’être vigilent dans les stratégies à mettre en œuvre afin de prendre le train de la reprise sans ambages. La crise n’ayant épargné aucune entreprise, clients entreprises et fournisseurs ont tous besoin de crédit de trésorerie.
Nous présumons que, quelque soit la santé financière de l’entreprise avant la crise, les différentes stratégies des décideurs se reposeront forcément sur le scénario le plus alarmiste de la reprise. Ce qui peut se comprendre car à ce jour, personne ne peut réellement prédire l’issue de cette crise soudaine et inédite.
Si dans cette course aux aides tout le monde est appelé, il y aura en réalité peu d’élus car le dernier mot reviendra à notre système bancaire qui, à l’heure actuelle, semble ne pas tenir le même langage que les « grands chefs ». Il y aura du déchet à coup sûr… Et les entreprises qui survivront après le redémarrage ne seront-elles pas celles qui avaient déjà une bonne santé financière ?